Qui veut la peau de l'officiel?

L'enseignement officiel mis en difficulté (à nouveau) : alors que l'arrêt obligeant à donner une option aux cours de religion et de morale peut être considéré comme un pas en avant vers un état réellement laïque dans lequel les convictions sur le sens de la vie sont (enfin) de la sphère de la vie privée, on en fait une occasion de mettre les directions d'école devant des difficultés non seulement organisationnelles importantes mais aussi devant des contradictions institutionnelles qui confinent à l'absurde.

 

Ainsi les directions d'établissement se préparent à confier ces  « encadrements pédagogiques alternatifs » aux enseignement de  religion et morale qui perdraient des périodes à cause de cet arrêt !  Le sacro-saint maintien de l'emploi ne s’embarrasse pas de souci de cohérence et /ou de compétence : les professeurs de religion vont, par magie (cela les connaît) faire fi de leurs convictions pour aborder en toute « neutralité » des notions liées à la citoyenneté,  encore faut-il qu'ils/elles aient les connaissances et des compétences pertinentes.

 

Les directeurs du réseau catholique (et autre) n'ont pas à s'occuper  de ces problèmes et peuvent (dans certains cas flagrants) continuer à dispenser un enseignement dont la finalité est de servir  « l'évangile ».

 

Un bon croyant = un bon citoyen ? Il est vrai que l'église s'est de tous temps défiée des « esprits  forts » : ainsi nommait-elle  les esprits critiques, les septiques, ceux qui avaient (qui ont)  l'outrecuidance de donner (chercher) par eux-mêmes du sens à leur  vie. Certains théologiens font de la résignation un pilier de leur enseignement, de la naïveté ou de la crédulité une condition d'accès à une vie meilleure dans autre monde. Pourtant dans ce début de troisième millénaire mondialisé et  « hyperconnecté » l'esprit critique n'est-il pas de plus en plus  essentiel : tout et n'importe quoi circule par les canaux des  « NTIC » (nouvelles technologies de l'information et de la communication).

 

L'enseignement Officiel peut sauver sa peau si chacun de ses  acteurs assume son rôle dans le développement de l'intelligence individuelle et collective : et cela ne se fait pas  sans esprit critique !

 

M. Fourneau